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Friday, August 7, 2020

Alliance: Renault, Nissan, Mitsubishi Motors cumulent les pertes - Challenges

takooras.blogspot.com

L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors aura décidément perdu beaucoup  d'argent. Renault a affiché une perte nette abyssale et record de 7,3 milliards d'euros au premier semestre 2020 ! A cela, il faut ajouter  le déficit net de Nissan (sur son premier trimestre fiscal d'avril à juin) d'un montant de 285 milliards de yens (2,3 milliards d'euros), mais aussi celui de Mitsubishi Motors (MMC, 176 milliards de yens, 1,4 milliard d'euros). Renault affirme certes  intégrer dans sa propre perte  une contribution négative de l'allié Nissan (-4,8 milliards d'euros sur le semestre), dont il détient 43,4% du capital. Il n'empêche. Le bilan global de l'Alliance n'en est pas moins dramatique. En opérationnel, Renault a enregistré un résultat négatif semestriel de 1,2 milliard d'euros (-6,5 % du chiffre d'affaires). La perte d'exploitation se monte sur le premier trimestre fiscal à 154 milliards de yens  (1,23 milliard d'euros) chez Nissan, 53 milliards (420 millions d'euros) chez MMC.

Des prévisions noires

Et ce n'est pas fini. Nissan prévoit sur l'année fiscale en cours (avril 2020-mars 2021) une nouvelle perte nette de 670 milliards de yens  (5,4 milliards d'euros), comme l'an dernier, MMC de 360 milliards de yens (2,9 milliards d'euros). Makoto Uchida, le patron opérationnel de Nissan,  a réitéré le 28 juillet dernier l'objectif d'un retour aux profits sur… l'exercice 2023-24, mais pas avant. Pour ne rien arranger, MMC annonce pour sa part ce vendredi que le président de son conseil d'administration, Osamu Masuko, âgé de 71 ans, doit démissionner pour raisons de santé. Osamu Masuko avait été le PDG historique de Mitsubishi Motors. Il avait négocié notamment une alliance (avortée) avec PSA en 2009-2010.

L'Alliance a globalement davantage souffert que les concurrents. Renault est lanterne rouge parmi les constructeurs mondiaux, comme Nissan. Les graves problèmes de gouvernance, les querelles internes entre dirigeants de l'Alliance, l'absence de décisions stratégiques depuis l'arrestation de l'ex-triple patron Carlos Ghosn à Tokyo en novembre 2018, se sont ajoutés aux surcapacités structurelles et aux erreurs de produits. Le coup de grâce est survenu avec la pandémie du Covid 19. Mais les trois constructeurs étaient déjà mal en point avant.  "Nous sommes en train de toucher le fond d'une courbe négative qui remonte à plusieurs années, et probablement plus loin encore", reconnaissait Luca De Meo, le nouveau directeur général de Renault le 30 juillet dernier.

Des raisons structurelles

Sur l'ensemble de 2019, Renault avait déjà accusé une perte de 141 millions, sa première en dix ans. Le groupe français avait d'ailleurs dû annoncer fin mai 15.000 suppressions d'emplois dans le monde (dont 4.600 en France). Un plan drastique d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans, qui était décidé bien avant l'arrêt des usines pour deux mois à cause de l'épidémie en mars dernier. But :  ramener à 3,3 millions de véhicules une capacité de production mondiale, qui dépasse les 4 millions actuellement. Ce plan tournait le dos à l'ambitieuse stratégie de Carlos Ghosn, qui voulait absolument faire de l'Alliance le numéro un auto mondial, ce qu'elle a obtenu une année seulement (en 2018, hors poids-lourds) !

Fin mai également, Nissan a lancé son propre plan d'austérité, qui doit aussi réduire le potentiel de production, d'environ 20% d'ici à 2024. La firme de Yokohama a notamment décidé de fermer son site de Barcelone, en portant ses principaux efforts sur le Japon, la Chine et l'Amérique du Nord, ses trois marchés-clés. Nissan s'était déjà lancé, avant la pandémie, dans un premier plan de restructuration destiné à réduire ses capacités de production de 10% à l'horizon 2023, entraînant la suppression de 12.500 emplois dans le monde. Grand spécialiste des 4x4 et pick-ups, MMC a pour sa part annoncé fin juillet qu'il se concentrerait désormais sur l'Asie, mais gelait tout lancement de nouveaux véhicules en Europe, prélude à un retrait commercial du Vieux continent.

Les trois membres de l'Alliance se retrouvent en conséquence aujourd'hui dans les derniers rangs… en capitalisation boursière parmi les constructeurs automobiles. Nissan est à 12 milliards d'euros seulement, contre 27 milliards au printemps 2019. Renault atteint les 6,2 milliards à peine. Sa valorisation se montait autour de 15 milliards en mars 2019, 18 milliards début 2019, 20 milliards en novembre 2018, avant l'arrestation de Carlos Ghosn. Renault et Nissan sont donc ceux qui ont le plus régressé ! "De novembre 2018 à juin 2020, le cours de l'action GM a baissé de 12%, celui de Toyota de 15%. Nissan a accusé une chute de 55% et Renault de 70%", soulignait Carlos Ghosn  en juillet dernier, dans un entretien publié par Le Parisien. MMC ne dépasse pas, pour sa part, 2,7 milliards.




August 07, 2020 at 06:16PM
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